Une rencontre à la limite du supportable (pv: Hellsing Soul)

Satisfaction. Voilà ce qu'était ce début de journée, une pure satisfaction. Plaisante, bienfaitrice. Canterlot était un paradis pour moi! Séduire des juments était bien plus simple qu'à Ponyville! Et leurs ames... Un frisson de pur plaisir remonta le long de mon dos jusqu'à ma nuque, réaction que la foule ne remarqua pas, les civils étant trop préoccupés par leurs occupations. Tant mieux, continuez à être aussi insouciants du dangers, petites proies...

Je trottinais jusqu'aux rues peu fréquentables de la ville, j'avais des choses à vendre pour ma survie, et l'une d'elles était une dague, une magnifique oeuvre d'art tout simplement décoratif. Mon porte-monnaie commençait à réduire sérieusement et il me faudrait de l'argent pour l'avenir. Ca me brisait le coeur de vendre cet objet, maintenu contre mon flanc avec sa gaine et une ceinture de cuir.

Je trottais, la mine vaguement sombre mais le sourire aux lèvres, ma faim étant assouvie depuis l veille -quel bonheur de ne plus sentir ses boyaux se tordre de douleur!- quand un bruit éveilla mes sens. Un bruit de chute, une chue d'un poids trop lourd pour être un pot de fleur. Mon corps se tendit et j'eus le réflexe de concentrer les ombres autour de moi.

-Ne me dis pas que tu as peur?

Oh bon sang, la revoilà! Et mesquine en plus, pour une fois qu'elle ne me jetait pas de regard haineux ou de pitié... Mais il y avait un semblant de peur dans sa voix, héhé. Moi? Peur? Non, juste prévenant, surtout depuis que ces rumeurs... Je préférais être prudent pour un moment, surtout quand je reconnaissais le son caractéristique d'un corps qui tombe, un corps de poney.

-Retourne donc dans ton coin au lieu de critiquer! On ne t'a jamais dit qu'il ne fallait pas s'occuper des affaires des grands?

-... Tu penses que c'était quoi?

Instant de pitié dans son regard, tsss, vraiment pitoyable! Et ses questions étaient des plus agaçantes! Idiotes et inutiles! Je haussais des épaules en guise de réponse pour lui faire comprendre qu'elle devait se la boucler à présent. Je m'approchais du croisement sans faire de bruits et me penchais lentement pour regarder à droite puis à gauche. Il y avait bien un corps, rouge, ensanglantée? Morte?

-Oh bon sang!

-OH LA FERME!

Je n'étais pas paniqué, un cadavre de plus ou de moins, franchement, je m'en fichais. Mais si il y avait un autre chasseur dans les parages, ça allait très mal aller... Et puis... Me mettre une repas sur le dos alors que je suis innocent... C'était vraiment pas cool! La ponette se recroquevilla derrière moi, comprenant parfaitement que là, fallait pas me chauffer -est ce que je pouvais la blesser avec ma faux? Ou la manger? Oh quel bonheur si je pouvais m'en débarrasser! Sans un regard en arrière, je m'approchai silencieusement, les sens en alerte, du corps.

Ouf! C'était sa robe qui était rouge! L'image d'une ponette de la même couleur à la crinière sombre et aux traits déformés par la peur cacha ma vue une brève seconde avant que le visage défigurée de la pouliche allongée à mes sabots revienne. Elle portait un sweat à capuche, une crinière blanche et... des ailes. Cette fois ci, ce fut une pégase rose qui prit place dans mon esprit, un vrai ange. Mes muscles se contractaient sous l'accès de rage et de haine, je n'avais plus envie de sourire. Je voulais.. Je voulais lui faire mal.. La voir souffrir, la voir me supplier d'arrêter... Mon sabot était sur l'une de ses ailes étendues à présent, je n'avais qu'à appuyer, l'écraser, l'arracher! Mais quelque chose me stoppa dans mon élan, me retenant de briser ses os. Le fantome qui me suivait comme un fardeau bondit devant moi, affolée de me voir faire ce qu'elle détestait: faire souffrir. Tu es tellement faible petite!

-Non attends! Elle ne t'a rien fait et elle est inconsciente! Tu as vu ce que tu as récolté la dernière fois? Imagine que ce ne soit pas qu'un simple guerrier qui lui sert de compagnon cette fois ci?!

Je voulais tellement l'injurier, la trainer dans la boue, la remettre à sa place! Mais les mots mourraient sur mes lèvres. Je fronçais les sourcils, fixant la pégase écarlate, plus précisément ses cicatrices. Vu leurs couleurs et leurs profondeurs, elles venaient d'un seul combat, violent, apportant des blessures graves. Mais c'était une pégase! Une vermine de la pire espèce! Je tentais de mettre plus de pressions sur ma patte mais rien n'y faisait, l'aile n'émettait aucun craquement. Et sa crinière... Son odeur... Elle lui ressemblait, sauf pour le corps, et les ailes, mais elle était différente. Et son visage... si innocent... c'en était troublant! Avais je donc faux depuis le début? Non, c'était impossible! Tout les pégases étaient mauvais avec moi! Arrogants et stupides!

-On dirait qu'elle a faim... Et si on la ramenait à la maison?

Je regardais l'esprit flottant avec de grands yeux. QUOI???? Chez nous!? Et puis quoi encore??? Déjà que je partage mon terrier avec toi alors avec une.. une... UN PIAF?! HORS DE QUESTION!?! Pourtant, c'est ce que je fis, la trainant par la queue sur les pavés de la ruelle. Faim? Elle avait faim? Au point de s'évanouir... Si elle n'était pas une pégase, j'aurais eu de la compassion car moi aussi j'avais connu ça, mais je l'emmenais à la maison uniquement parce que le boulet qui me servait de compagnie m'avait plus donné un ordre qu'une question... Un ordre... Elle me surprenait parfois celle la! Dés que je te rends ta liberté, je te fais bouffer ma faux, saleté!

Une fois arrivée dans le terrier, non sans avoir été obligé de la trainer par la capuche puis en lévitation sous les jérémiades du terrestre qui me trouvait horrible de la trainer ainsi, et d'avoir fait un LAAAAARGE détour pour ne croiser aucun poneys vivants, je la déposais sur le tapis en velours de la patronne -non mais oh! Manquerait plus que je la pose dans mon lit!- et allais lui chercher à manger, non sans manquer de me casser la figure dans le foutoir qu'était ma nouvelle planque.

Ma tanière était vraiment bordélique, il me fallait prévoir une journée pour tout bien ranger. L'humidité allait endommager les livres, une véritable horreur... J'étais dans la cuisine/bordel/salle à manger/bazar monstre, fouinant dans les placards à la recherche des denrées pour l'inconnue que j'avais ramené... que j'avais.... PONK! La terrestre sursauta en m'entendant me frapper la tête contre la commode, la corne enfoncée dans le bois.

-Euh ça va?

Ca va? Non! Pas. Du. Tout! Bon sang mais quel abruti! Je venais de ramener une jument à peine plus agée que moi à première vue chez moi! Non mais vraiment? J'étais vraiment à ce point crétin?! Ce que j'avais fait faisait très mauvais scénario de films d'horreur! Et si elle se réveillait ici? Non, vraiment, il valait mieux aller la tu~

-Shit! Je crois que je suis coincé!

Le silence régna un court instant avant qu'il ne soit brisé par un fou rire des plus perturbants. On aurait pensé à un poney sexagénaire en pleine crise d'asthme... Je grognais en lançant un regard furieux à la ponette... Tiens, je ne savais même pas son nom... Boarf, je m'en fichais de toute ma façon mais qu'elle arrête de rire!!!!

-Viens m'aider au lieu de pouffer comme une sale truie!?

-Nan!

-Gentille fille et... Comment ça nan?!

-Débrouille toi!

Et elle me tourna le dos sans attendre, pattes croisées, l'air boudeuse. J'étais éberlué! Elle OSAIT me TOURNER le DOS?!? Heureusement pour elle que j'étais assez bien élevé pour ne pas dire clairement ce que je pensais d'elle... Et bien soit! J'allais me débrouiller! Tout seul! Je posais mes sabots sur la surface en bois et poussais de toutes mes forces, contractant mes muscles mais impossible de retirer cette satanée corne! J'étais bel et bien coincé, là, debout, dans ma cuisine, une inconnue dans ma chambre, couchée sur mon tapis, sans doute à s'imaginer les pires scénarios barbants et idiots. Génial...

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Je continuais de m'escrimer contre le bois quand mon ombre se contracta. Du mouvement. Physique? Non. Sonore. La pouliche! Zut, elle s'était réveillée! Et sans doute en train de s'imaginer ce que j'allais lui faire vu dans quel état hébétude elle doit être... Il fallait que j'aille la voir avec de la nourriture, on pouvait me traiter de criminel, de charognard, de monstre et tout le barda, mais c'est tout!

-Bon, écoute, je sais, j'ai pas été gentil alors... Tu veux bien qu'on fasse la paix et que tu m'aides?

La terrestre fantomatique me fixait d'un oeil torve avant de me tirer la langue et de me tourner le dos une fois de plus. Oh la sale petite... Je me mis à ruer pour l'atteindre mais mes sabots la traversèrent, je fus emporté dans mon élan et me payai le bord du meuble dans les naseaux. Ma corne me faisait atrocement mal sous la pression et m'obligeait à me redresser, un liquide chaud coulant sur ma peau sensible, des étoiles dans les yeux. Alors là c'était le ponpon! Tu vois la pégase, hein? Je vais lui faire mille fois pire juste pour que tu me supplies d'arrêter comme la dernière fois!? Attends... La pouliche mais bien sûr! Si elle avait parlé, elle était donc consciente! Elle pouvait m'aider à sortir de cette situation délicate. Je respirais profondément avant de hausser la voix, espérant ne pas être menaçant et qu'elle viendrait sans tarder.

- Hey! Tu es réveillée? Ok, c'est cool! Car je crois que j'ai un problème... J'ai... euh j'ai coincé ma corne dans un meuble et je n'arrive pas à me sortir de là tout seul! Tu veux bien venir m'aider?

Je commençais réellement à m'énerver, donnant des coups de sabots dans les battants du meuble même si cela n'arrangeait rien -mais c'est fou ce que ça soulageait de se défouler là dessus! Pensant qu'elle était morte, ou qu'elle avait fuit, j'allais pour animer les ombres et appeler ma copine la faux quand je l'entendis venir, presque rampante. J'annulais en vitesse mes sorts tout en lui jetant un regard observateur, le museau dégoulinant de sang. Elle n'était pas bien grande et un de ses yeux était blanc, aveugle, sans doute une séquelle de son accident.

Elle me regardait elle aussi, silencieuse un long moment -si tu te marres, je t'étripe, ok????- avant d'ouvrir la bouche:

-Arrêtez-vous, et calmez-vous. Une fois calmer, tourner votre tête et tiré doucement.

-Au moins elle est intelligente, elle!

Je me retenais de lui répondre, préférant ne ps être considéré comme un fou. Tourner la tête? Hm soit... J'arrêtais de bouger, tentant de me calmer une minute -facile à faire qand on a envie de botter le popotin d'une ponette! -avant d'obéir. Certains de mes os craquèrent horriblement -dis donc, j'en ai des muscles et des os! Je ne savais même pas que j'en avais là!- mais ma corne suivait le mouvement au moins. Satisfait, je pus enfin me libérer. Je souriais à la pégase.

-Merci! Je cherchais de quoi vous substenter quand j'ai glissé...

Elle souriait, une chose bizarre que je voyais très mal chez elle avec son oeil mort. On aurait dit moi souriant et malade. Un fait qui n'est encore jamais arrivé dans ma vie, heureusement, sinon j'aurais été aussi moche qu'elle!

-Oh de rien...Et merci...Merci beaucoup à vous de m'avoir amener ici. Pour être hônette j'étais inquiète au début avec les bruits bizarre. Mais vous n'êtes pas quelqu'un de mauvais.

Ah bah voilà! Je n'étais pas le seul à y avoir pensé! Enfin les bruits bizarres... Moi je pensais plutot au fait qu'elle était dans ma chambre et sur un tapis, mais bon, si elle, c'était du bois qui craque qui l'effrayait... Bah elle allait partir bien vite: les armoires grincent.

C'est vrai que tu n'es pas mauvais en fin de compte!

Le ton moqueur que prenait l'esprit frappeur -pour être aussi pénible, il fallait bien être dans cette catégorie!- me faisait grincer des dents. De quoi elle se mêlait encore elle?! Je venais déjà de me retrouver dans une position gênante à cause d'elle alors elle avait intérêt à se faire toute petite!

-Vous n'avais rien de grave ?

Je souriais. Franchement, cette pégase s'inquiétait pour un inconnu? Un inconnu qui avait sérieusement envie de se déchainer sur elle maintenant qu'elle approchait, mais mon visage n'exprimait aucunes intentions mauvaises. Si elle me mettait ses plumes sous les naseaux... Je souriais à mon tour.

-Rien de rien, juste un peu le museau qui picote et...

Ah... j'avais oublié que je m'étais défoncé le museau, la colère m'embrouillait l'esprit, il fallait vraiment que je me calme. Je portais mon sabots à mes naseaux alors que le liquide vermeil ne cessait de couler. Avec ma magie, je fis léviter une serviette propre jusqu'à moi et m'entrepris d'arrêter le saignement, j'allais bousiller ma cape à saigner comme un goret -une veine éclatée, pas de quoi paniquer-, un tintement contre mon abdomen me rappela que j'avais toujours la dague sur moi, il allait falloir la ranger aussi.

Je haussais un sourcil et une oreille. Son ton était étrange et... Ah je ne sais pas, il y avait un truc en plus. Ah... oui, noble. Elle était donc une noble? Princesse? Comtesse? Hm, je la voyais bien ainsi, pas assez raffinée pour être Marquise ou Duchesse. Ou alors elle essayait de cacher son appartenance aux snobinards galants. Ca me donnait tellement envie de lui arracher des plumes... La noblesse n'était pas ma tasse de thé mais là, je me retrouvais avec une petite princesse fugueuse. Je ne savais pas trop comment prendre la chose, ni comment résoudre le problème de sa présence en ce lieu. Si elle était là, c'était pour me servir normalement de repas, hors j'avais bien mangé la dernière fois.

Je me rappelai qu'elle m'avait posé une question sans trop savoir comment -je pensais plutot à où j'allais l'écorcher vive-, je secouai la tête pour réfléchir. Action très vite arrêtée car ça mettait du sang un peu partout. J'allais encore me marrer pour nettoyer mes saletés...Je haussais les épaules en lui désignant une pièce voisine.

-C'est là que je range les potions et ingrédients que la Patronne ramenait de ses voyages. Doit y avoir ce qu'il te faut là-dedans.

Je la regardais passer à coté de moi, marchant droit vers la pièce. Un frisson me parcourut quand l'un de ses sabots frola ma cape. Un contact physique, mes muscles se tendirent et mes machoires se serrèrent. Non, pas de petit début de petit creux, pfff. Pour une fois que j'avais un peu besoin qu'on me pousse pour dévorer quelqu'un! C'était vraiment pénible. Je sentais un regard pesant sur moi et tournais la tête vers le fantome. Elle me fixait, impassible, ou plutot non, elle avait pitié de moi.

Tu te sens tellement obligé de tuer tout ceux qui essaie de t'aider?

Je lui répondis un simple grognement puis fit léviter deux-trois fruits, une cruche d'eau, un gobelet et un bol d'avoine sur un plateau que je fis léviter aussi avant de remonter dans le salon-chambre-accueil. Elle me suivait, tentant encore de me comprendre, mais elle perdait son temps. Personne ne pourrait le faire et ce n'était pas une pouliche débile assez bête pour se faire encorner qui allait y parvenir! Je posais le plateau sur la table de chevet et m'asseyais sur un coussin près du tapis, attendant l'autre, ma serviette à présent imbibée de sang sur le museau.

Oubliant volontairement la présence fantomatique, "j'observais" la pégase écarlate. J'étais chez moi, les ombres étaient partout, pulsantes et tentatrices. Lui bondir dessus et l'entrainer dans mon antre serait si simple... Mais elle était de retour, dommage, j'avais une belle occasion! La ponette-boulet soupirait de soulagement, elle avait pensé pareil que moi sans doute, elle me connaissait de plus en plus, ça m'énervait intérieurement... Elle me tendit un flacon au liquide douteux.

-Et voilà, ça ne paye pas de mine, mais ça vous soignera, pour sûr.

Je reniflais la potion avec un air pas très rassuré. Elle savait ce qu'elle faisait au moins? Je lui jetais un regard vaguement soupçonneux. Et si c'était du poison? Si c'était le cas, j'aurais largement le temps de lui faire comprendre son erreur avant de succomber, l'entrainant dans ma mort. J'avalais la potion avec difficulté ça avait un gout infect! Mais je sentais que mon état s'améliorait. Tu as de la chance petite...

-Oui, en effet, le goût n'est pas génial. Mais comme disait ma servan...Enfin comme disait quelqu'un "Il ne faut pas juger un livre à sa couverture !". Et elle avais raison, pour sûr !

Des propos inutiles et évidents vu que je buvais la potion. Mon oreille droite se redressa au mot qu'elle avait failli prononcer. Servan... Servante? Elle était donc bien de la noblesse. Là encore, une donnée peu importante, qu'elle soit gueuse ou riche, j'allais la tuer à la moindre remarque, au moindre geste et comportement arrogants et outrageants. Claire, gamine? Alors fais pas de bêtise... Je sentais que mon museau allait mieux, j'essuyais donc une dernière fois avec la serviette souillée avant de la jeter dans une corbeille.

D'un simple coup d'oeil, je vis qu'elle tremblait, le plateau de victuailles juste à quelques centimètres d'elle. Mais quelle idiote! Jette toi sur la bouffe au lieu d'attendre de clamser! Je faisais un geste du sabot vers la nourriture en la fixant.

-Vas y! C'est pour toi!

Je souriais mais intérieurement j'étais éberlué par sa réaction! Les manies des nobles, je vous jure! Je suis pas là pour faire du bouche à bouche alors elle avait intérêt à se goinfrer à s'en péter la panse!

-Oh ! Oh merci beaucoup, c'est bon de votre part, pour sûr.

Et elle commença à manger sans attendre, lentement au départ, ce qui m'agaça. Pourquoi se retenir alors qu'il était normal de manger à sa faim, que ce soit propre ou non? Au pire, des fringues, ça se lave, et le corps aussi! D'ailleurs, elle sentait le fennec. Je n'avais pas remarqué ce détail au départ mais ça devenait vraiment dérangeant à présent. Ma tanière sentait le renfermé et l'humidité, certes, mais pas la transpiration.

-Il y a une salle de bain dans le couloir de gauche si tu veux te laver avant de partir.

... Oula, j'avais dit quoi là? Je n'avais pas réfléchit une seconde avant de sortir cette énormité, que j'allais sans doute regretter bien vite... J'avais une envie de me frapper la tête dans le mur mais pour ne pas être vu comme un fou, je me retenais.

-Merci beaucoup, mais que je me souvienne, vous ne m'avais pas dit comment vous vous appelez, et ça m'intéresse, pour sûr.

C'était la troisième ou quatrième fois qu'elle répétait ça, pour sûr, un tic donc. Elle voulait savoir mon nom et ça l'intéressait? Etrange car on ne s'intéresse pas à un étranger, surtout un étranger qui vous ramène dans sa tanière et qui propose à manger. Bon sang, on se croirait dans un mauvais conte de fée où je suis la vilaine sorcière qui force la pouliche à manger pour mieux la dévorer! Même cette allusion à la nourriture n'attisa pas ma faim, ce qui m'énervait. Si au moins j'avais faim, j'aurais pu me montrer décisif et la foutre à la porte sans états d'ames. Ou pas. Qu'est ce que je racontais? Je ne savais plus où j'en étais! C'était... perturbant...

-Black Beast est mon nom, et vous?

J'avais parlé sans réfléchir, sa présence ici me déboussolait, je venais de donner mon nom à une parfaite inconnue qui pourrait très bien me balancer à la garde! Mais quel crétin je fais!?

-Oh, c'est un très joli nom que vous avez là, pour sûr ! Assurais-je, moi je me prénomme Hellsing Soul !

Je manquais de me décrocher la machoire. Black Beast? La bête noire? Le fauve sombre? Un très joli nom? Soit cette pouliche était débile, soit elle était... débile. Il n'y avait pas d'autres options! Mais comme on dit, ce sont les parents qui choisissent, mais ils font en sorte que ce soit cohérent avec le poulain quand même! Les souvenirs de moi petit dans les bras de ma mère tentèrent de refaire surface, je les chassai sans états d'ames, réfléchissant encore au comportement d'Hellsing Soul -un nom bizarre, en prime-, je n'arrivais pas à la cerner. Timide? Nerveuse? Calme? Non, je n'y arrivais pas!

-Je te retourne le compliment! Dépêche toi à présent, il va bientot faire nuit, tes parents vont s'inquiéter.

... Ok, là, mon cerveau avait cessé de fonctionner tout court. Mais pourquoi j'avais répondu ça?! Si elle avait fugué, parler des parents était la pire chose à faire! Calme toi, Beast! Calme toi! Mais il va faire nuit! Elle va s'en doute vouloir dormir ici du coup! Oh par la faux de ma mère, tout mais pas ça!?! Chhhhhht, calme toi, calme toi... Voilà, zen.... Panique grave oui! Mais pas de l'extérieur, ne l'effraie pas quand même.