La boutique intrigante...[Blblbl Balck Beast]

Je la sentis me toucher, elle me touchait, elle osait! La douleur partie subitement, me laissant tremblant comme une feuille, pantelant et haletant.

-Malgré que je possède Dark, je n'ai pu l'empecher de lui obéir pour ce service, ça va ?

Ca va? Elle était vraiment inquiète? FOUTAISES!? La rage vint combler ce qu'avait laissé la souffrance de vide dans mon esprit et mon corps. Elle avait osé me toucher au ventre, inconcevable, INTERDIT! Elle allait me le payer, oh oui, me le PAYER!?! Les ombres se mouvèrent frénétiquement autour de moi avant que ma faux ne sorte brusquement et valdingue la jument contre un mur, la lame ne l'avait pas blessé, elle n'était pas interne après tout, ma faux était comme une scie circulaire avec ses trois encoches entamant le métal. Elle n'était pas faite pour faucher mais pour déchiqueter! Je me relevais péniblement alors que j'envoyais mon arme droit sur ma cible.

Je ne comptais pas la tuer, pas comme un shingami le ferait d'ordinaire, non, je voulais voir SON SANG couler! Jaillir de son corps! Peut-être même le gouter!? Elle se rendit compte de la chose et esquiva ma lame avant que la plaie ne soit plus importante.

-On ce calme, ok ! J'avais pas l'choix.

Pas le choix? Me CALMER!? FOUTAISES!?! On a toujours le choix! Et le tien allait être le dernier. Les ombres s'épaissirent autour de moi avant de s'agrandir jusqu'à elle. Tu ne veux pas mourir ici, ma belle? Soit, je t'étriperais dans ma grotte...

Elle me renvoya mon attaque de plein fouet, m'envoyant contre le comptoir comme une vulgaire poussière. Je me relevai malgré la douleur venant de ma croupe et ma tête, à moitié assommé. Je grinçais des dents en m'appuyant contre la surface en bois, ramassant ma faux de mon sabot tremblant, quand une voix triste retentit au beau milieu de la pièce.

-Arrêtez je vous en supplie...

C'était l'ame de la ponette, enfin l'ame... Pouvait on parler d'ame? Flottante, translucide, c'était plus une créature sortie des cauchemars d'un poulain qu'une ame. Elle pleurait mais ce sont ses paroles qui m'agaçaient. Arrêter? Oh non... Pas tant qu'elle aura compris que je ne me laisse pas marcher sur les pieds par un.. un monstre! Une licorne avec des ailes était clairement une monstruosité sans nom! Du sang goutait de mon front et de ma lèvre mais ce n'était pas celui de mon repas. Tu vas me le payer, saloperie...

-Non...Arrête...Je ne t'en veux pas de ce que tu m'a faite, s'il te plaît !

Elle se colla à moi sans attendre que je réagisse à ses paroles qui, franchement, étaient bien inutiles. Qu'elle m'en veuille ou non, je n'en ai que faire, c'est un repas, rectification, un repas pré-digéré, point barre. Mais son étreinte avait quelque chose de différent de ce à quoi je m'attendais, froid et gluant -Quoi? Les poulains disent toujours que c'est gluant!-, il était doux, chaleureux, familier, trop. Familier. L'image d'une licorne à la robe violette et à la mane gris clair se superposa à celle du fantome, puis une autre, cette fois-ci ailée, la robe rose et la crinière tricolore nuancée d'orange. Peur, colère, haine, je m'écarte de la défunte brusquement, brisant l'illusion. Ca aussi, cette jument cornue et ailée allait me le payer. D'un bond, je passai par dessus le comptoir et envoyai une nouvelle fois ma faux contre la jument noire et violette, sourd aux pleurs de mon dejeuner.

Je grognais en voyant ma proie disparaitre. Tu es donc assez lache pour te cacher, gamine? Et l'autre là, elle ne peut pas se taire!? Je suis assez débordé pour qu'elle en rajoute alors...

-La ferme! T'es même pas sensée encore exister!?

Fou de rage, à bout de nerfs, j'avais besoin de sommeil et de calme, et ces deux là ne m'en apportait vraiment pas!

Je serrais les dents à en avoir mal, arrête de pleurer sombre idiote!? Je tremble encore, ma rage devenant physique.

-Tu voit dont pas ce que tu cause derrière toi ! Moi, en effet je me nourrit ! Je ne suis pas cannibale, je me nourrit de criminel ou s'il le faut d'autres shinigami, mais seulement des criminels !

Ce que je cause? Non, je ne sais pas, vu que les morts, ça ne parle pas dans mon estomac!!! Je grognais en guise de réponse.

-C'est du cannibalisme quand même et maintenant dégagez!!!!

-Soit. Mais sache que ce fantôme est rattacher à toi, et toi seul peux la voir, l'entendre et la sentir, pour toujours. Je t'es à l'oeil, continus comme ça et tu aura une garderie d'esprits errant à t'es sabots. Bonne journée ! Kuro-un !

... QUOI?! Non, elle n'avait pas le droit de me faire ça! Un nuage sombre commençait déjà à l'emmener tandis que je lui bondissais dessus, me rétamant par terre la tête la première. Je frappais du sabot au sol en jurant. Crois moi, pouliche, je te ferais regretter cela...

Un sursaut. La voix de cette ponette commençait à m'irriter les oreilles plus que de raison. Me changer les idées, j'avais besoin de me changer les idées! C'était juste un rêve, oui un rêve. Une bonne douche et du repos, voilà le remède à mon mal, j'avais mangé trop vite cette ame après tout. Ignorant la question stupide de la jument, je partis en direction de ma chambre. Mon poil craquelait à cause du sang séché et ma crinière me gênait affreusement! Je m'enfermai à double tour dans ma salle de bains, l'odeur de lavande apaisa bien vite mon coeur. Patronne, tu sentais si bon... Tellement que ton odeur s'est imprégnée dans la pièce que tu chérissais tant... Un soupir s'éleva dans le silence de la salle. Bien, commençons déjà par un bon bain chaud!

L'eau chaude et l'odeur finirent par apaiser mon esprit en ébullition et à endormir mes muscles, douce torpeur plaisante. La fatigue commençait à me prendre à la gorge, anesthésiant mon cerveau qui ne cessait de répéter en boucle cette journée cauchemardesque. Le sommeil, traitre et puissant, me donna l'impression qu'un corps s'appuyait contre le mien alors que ce n'était que ma serviette. Patronne, ton odeur est si forte que j'ai l'impression que tu es encore là, comme la dernière fois, la première fois que je t'ai menti, le corps rougi de mon meurtre, deuxième dérapage dans ma vie, totalement affolé. Je t'avais fait croire que j'avais assisté à un accident mortel, mais tu ne m'avais pas cru, j'en suis sûr maintenant... Un voile noir cacha ma vue et les bras de Morphée se refermèrent sur moi, implacable et chaleureuse à la fois, comme la patronne.